Neutralité carbone en 2050 : utopie ou réalité ?

Qu'est-ce que la neutralité carbone ?

D’abord, la définition, pour bien comprendre de quoi on parle. On parle de carbon neutrality en anglais.

Tout d’abord, la neutralité carbone s’inscrit dans une notion de périmètre. Un état, une personne, une entité, une zone géographique. Dans ce fameux périmètre, il s’agit ensuite de quantifier les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique ainsi qu’en parallèle, les émissions de gaz à effet de serre (CO2) absorbées par les puits de carbone. On arrive alors à un équilibre.

Important : Neutralité carbone ne veut pas dire zéro émission. Cela veut simplement dire que ce qui est absorbé compense ce qui est généré.

On s’est amusés à taper “carbon neutralité” sur l’intelligence artificielle pensée par Ekimetrics au service du climat. Voici un aperçu du résultat. On y voit des données extraites directement des différents rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur le climat, en ne sélectionnant que les informations les plus pertinentes. Pour le moment, c’est uniquement en anglais. On espère que ce sera bientôt disponible en français.

Dans le langage commun, on parle donc de neutralité carbone quand les émissions générées sont égales aux émissions absorbées. Le message qui se cache derrière ce point serait qu’il n’y a en conséquent pas d’impact. Ce qui n’est pas exactement le cas, nous y reviendrons.

Bon à savoir : Aujourd’hui, les scientifiques s’accordent à dire que les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz, etc…) sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Et cela touche donc à toutes les activités liées à ces points (transport, voyage, biens de consommation, etc…). C’est donc sur eux que l’attention est mise afin de réduire l’impact le plus rapidement possible.

C’est quoi la stratégie SNBC ?

SNBC est l'abréviation de Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC).

C’est un concept introduit en France à l’occasion de la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte en 2015. Il a depuis été révisé et complété. Pour faire simple, la SNBC est l’équivalent de la feuille de route nationale pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Cela implique de repenser l’économie de façon à ce qu’elle soit bas-carbone, circulaire et durable. Et il y a encore du travail.

Pour avancer efficacement et par palier, cette stratégie précise également des objectifs à court-moyen termes. Ce sont les budgets carbone.

Pour entrer dans le concret, voici les quatre axes sur lesquels se concentre cette stratégie.

1. Décarboner la production d’énergie (l’idée est d’aller vers de l’énergie verte)
2. Réduire de moitié les consommations d’énergie (c’est lié à tous les secteurs - transports, bâtiment.. ce qui implique des investissements dans de nouvelles installations)
3. Réduire les émissions non liées à l’énergie (l’enjeu est ici principalement d’opérer une transition d’une agriculture conventionnelle à de l’agroécologie, de l'agroforesterie, de l'agriculture de précision ainsi que de favoriser la consommation locale)
4. Augmenter les puits de carbone (ces fameux puits sont des forêts, terres agricoles mais aussi nouvelles technologies permettant de capter du carbone)

La neutralité carbone est-elle possible pour les entreprises ?

Tout à fait. Un point important en revanche est de d’abord réaliser un bilan carbone. En effet, cela permet de faire un état des lieux et de connaître précisément les émissions de gaz à effet de serre générées par l’entreprise. En fonction des résultats obtenus, elle pourra alors prendre les mesures nécessaires pour tendre vers la neutralité.

Pour aller dans ce sens, des dizaines mesures sont possibles. Elle peut agir à la fois sur ses émissions directes (dans ses bureaux, ses usines, auprès de ses équipes, etc…) mais également indirectes (partenaires, fournisseurs, etc…). Pour ce qui est des actions concrètes, c’est très large :

• Repenser sa chaîne logistique pour qu’elle soit plus locale
• Définir des objectifs et actions en termes de réduction des déchets
• Eliminer les produits ou usages impliquant des énergies fossiles
• Opter pour un fournisseur d’énergies renouvelables
• Adopter une politique de télétravail et mobilité douce

Aujourd’hui, les entreprises sont également de plus en plus nombreuses à opter pour la compensation carbone. Plus concrètement ? Il est quasi impossible de réduire ses émissions à zéro. En revanche, il est possible de financer des puits de carbone, afin de compenser son impact. On parle aussi de contribution à la neutralité carbone collective. Ce n’est évidemment pas parfait mais cela reste une très belle façon de financer la transition et de contribuer à la construction d’un monde plus viable.

Qu’est-ce qu’un bilan carbone neutre ?

C’est un bilan carbone ou les émissions générées sont égales aux émissions compensées.

Cela fonctionne pour un état, une collectivité, une entreprise, une entité, un particulier… Tout le monde. D’ailleurs, au niveau citoyen il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. L’ADEME (Agence nationale de l'environnement) propose des simulateurs permettant de connaître une estimation de ses émissions de gaz à effet de serre. Souvent, la partie bancaire n’est pas incluse. Pourtant, elle est conséquente avec les banques traditionnelles. Plusieurs tonnes par an et par personne, pour à peine quelques milliers d’euros. Chez helios, nous avons créé un simulateur vous permettant de connaître l’impact carbone lié à votre compte bancaire.

Chez Helios, on se concentre sur le sujet bancaire. Voilà d’ailleurs un simulateur qui vous permet de connaître en quelques clics l’empreinte carbone générée par vos comptes en banque.

Union Européenne : quelles actions en cours pour atteindre la neutralité carbone ?

Comme la France, l'Union européenne s'est fixé l'objectif ambitieux d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Cette démarche intervient dans le cadre du pacte vert. Pour y parvenir, l’Union Européenne devra être capable de réduire ses émissions nettes d'au moins 55 % en 2030 par rapport à 1990. Pour l’instant, la stratégie repose sur deux piliers :

• Le système d'échange de quotas d'émission (EU ETS) : On parle aussi de système communautaire d’échange de quotas d’émission. C’est l’équivalent d’un permis d’émissions de dioxyde de carbone selon des critères spécifiques.
• La décision de partage de l'effort (ESD) : Elle définit des objectifs nationaux pour chaque membre de l’Union Européenne en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non-ETS (transport*, bâtiments, agriculture, déchets).

Pour mieux vous projeter, voici un aperçu de l’évolution qui devra avoir lieu (statistiques.developpement-durable.gouv.fr).

Quelle perspective à l’échelle mondiale pour la neutralité carbone ?

Il y a pour cela les fameux accords de Paris datant de 2015.

L’objectif ? Une coopération internationale pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, voire 1,5°C. C’est une initiative large qui regroupe des pays clés comme la Chine, les États-Unis ou encore l'Union européenne. Ensemble, les parties prenantes se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le problème ? Pour l’instant ce n’est qu’une simple promesse, sans contrainte et engagement concret.

C’est d’ailleurs ce qui est largement reproché par les associations et militants. Reste donc à voir ce que cela donnera dans les prochains mois.

Vers un plan d’actions plus ambitieux

La neutralité carbone est un défi majeur pour lutter contre le changement climatique. Ce n’est plus un objet de débat, il y a désormais un consensus mondial. Les politiques en ont pris conscience et commencent à l’intégrer dans leurs problématiques. En revanche, pour le moment, les actions restent en deçà de ce qu’il faudrait mettre en place pour parvenir à l’objectif fixé. Il faut donc espérer, et tout faire, pour que les choses accélèrent et que chaque acteur puisse agir à son échelle.