/ -->
Tout comprendre aux enjeux du réchauffement climatique en Bretagne. Conséquences, enjeux à court terme, stratégie.
La raison ? 2 500 kilomètres de côtes (soit à peu près le tiers des côtes françaises métropolitaines). Or, les côtes sont aux premières loges du changement climatique.
Alors qu’en sera-t-il en 2050 ? Quelle adaptation faut-il prévoir ? Quels plans d’actions mettre en place dès aujourd’hui pour se prémunir de conséquences désastreuses demain ?
La Bretagne est connue pour son climat océanique. Les températures y sont douces (moyenne annuelle de 10,5 à 13 °C) et la pluviométrie plutôt abondante (avec un maximum d’octobre à mars). Comme on l’entend souvent, en Bretagne, il est courant de voir les quatre saisons sur la même journée.
En revanche, difficile de parler d’un climat précis pour toute la région. En effet, c’est assez variable selon les localités :
Le changement climatique risque donc d’impacter toutes ces zones, avec des variations plus ou moins importantes pour chacune.
Source : météofrance
Difficile d’avoir une projection exacte. Quoi qu’il en soit, le climatologue breton Laurent Labeyrie estime que le climat sera proche de celui du Portugal, mais avec quelques étés frais. Un changement radical donc.
La Bretagne connaît comme le reste du territoire français une hausse générale des températures. Cette tendance à la hausse est observée aussi bien pour les températures minimales que pour les températures maximales, pour les températures estivales que les températures hivernales. La distribution spatiale des températures reste identique dans le temps.
Ouvrez votre compte Helios et financez la transition écologique dès le premier euro déposé.
ouvrir un compteVoici deux cartes extraites de la synthèse rédigée par le Centre Régional de la Propriété Forestière Bretagne-Pays de la Loire à partir de l’étude commandée à Météo France Ouest « Caractérisation et évolution du climat en Bretagne » en 2019.
Elles permettent de mieux comprendre l’évolution des températures moyennes en Bretagne.
La première représente la température moyenne entre 1959 et 1988, la deuxième les températures entre 1979 et 2008. Et pour la suite ? Selon les scénarios du GIEC, les résultats sont très variables. Dans le pire des cas, le RCP8.5 (celui sans politique climatique), le réchauffement pourrait dépasser 3 °C à l'horizon 2071-2100. Une augmentation qui viendrait radicalement changer la Bretagne.
C’est un sujet que l’on a beaucoup vu en 2023, partout en France. La Bretagne a également été concernée. Et pour cause, c’est une destination touristique importante et de plus en plus convoitée.
Pour vous donner un ordre d’idée, entre mai et septembre 2022, plus de 320 000 personnes sont venues découvrir Paimpol, une commune de seulement… 7200 habitants à l’année.
La région a également constaté une hausse de 17 % des excursionnistes entre 2017 et 2022. Cette pression oblige les stations balnéaires à totalement repenser leur façon d’accueillir ce public. Pour limiter et gérer ces flux, différentes mesures ont été mises en place.
Exemple : sur l’île de Bréhat une régulation a été mise en place entre le 14 juillet et le 25 août. La commune a limité le nombre de visiteurs et réduit le créneau horaire (de 8h30 à 14h30, sauf le week-end). Cette démarche est une façon de préserver la faune, la flore, les habitants, le territoire.
Petit aperçu de l’Île de Bréhat, vue d’en haut
En 2016, la Bretagne a fait un pari risqué : investir dans un polder de 40 ha dédié aux énergies marines renouvelables (EMR). Et plus concrètement ? Il s’agissait de réaliser un investissement colossal afin de créer un quai de 400 m de long sur 100 m de large permettant de gérer des colis très lourds (jusqu’à 10 t/m2 ).
Et plus précisément ? Un projet de grande envergure pour faciliter la fabrication des éoliennes et encourager le développement de parcs éoliens en mer.
Depuis 2018, la Bretagne a créé son plan climat. Le nom de code ? Plan Climat, Air, Énergie Territorial (PCAET). L’objectif est double : limiter l’impact du réchauffement climatique sur la région, s’adapter pour diminuer les risques.
On peut suivre en ligne où en est son développement (les départements qui l’ont adopté, les révisions en cours, les zones où des consultations réglementaires sont lancées, etc…).
Verdict ? En plus de 5 ans, le plan n’est pas encore validé dans l’ensemble de la Région. Et on ne parle ici que de la validation d’un plan, pas de sa mise en place concrète.
Cette région marque la limite sud de l’aire de répartition de certaines espèces. Certaines d’entre elles sont sensibles à un changement de la température. On parle d’espèces climato-sensibles.
C’est le cas de plusieurs espèces de reptiles et de batraciens, de poissons d’eau froide, et quelques mammifères, dont plusieurs chauves-souris. Or on le sait, toute espèce impactée à un impact sur les autres. Si l’une d’entre elles est fragilisée, les autres le sont aussi.
💡Pour aller + loin : Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur la biodiversité ?
C’est un conseil scientifique inspiré du GIEC. Ce Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC) regroupe 20 membres issus du milieu académique breton, nommés pour 6 ans par le Conseil régional. Leur rôle ? Aider la Région à mieux comprendre les enjeux à long terme et à identifier des stratégies de territoire pertinentes pour s’adapter et atténuer le réchauffement climatique à son échelle.
Zoom sur quelques éléments remontés dans le rapport 2023 :
C’est un conseil scientifique inspiré du GIEC. Sur ce graphique extrait du Bulletin 2023 du Haut Conseil pour le Climat, on voit les températures moyennes annuelles (en °C) à Brest (à gauche) et à Rennes (à droite). À Brest, elle était de 10,8°C entre 1951 et 1980, elle était de 12,8°C en 2022. Pour Rennes, la course est similaire. La température était en moyenne de 11,2°C entre 1951 et 1980, et de 13,7°C en 2022.
Les conséquences sont multiples, et aussi bien directes que indirectes (problèmes d’eau, risque avec les chutes de rendements, inondations, etc…).
Dans le rapport du Haut Conseil Breton pour le Climat, il y a un graphique qui a attiré notre attention, celui du nombre de décès quotidiens en Bretagne sur la période de 2019-2022. Ce que l’on constate ? On voit apparaître des pics de décès au moment des fortes chaleurs et des épisodes caniculaires.
Pourquoi ? L’exposition du corps humain à de fortes chaleurs ou des épisodes de canicule entraîne une réaction physiologique de l’organisme. Ce dernier lutte et s’épuise pour maintenir une température interne d’environ 37°C. Ces épisodes touchent particulièrement les personnes vulnérables (personnes âgées, nourrissons, personnes souffrant de maladies chroniques, sous médication, personnes handicapées, isolées, etc…).
Un tableau qui fait froid dans le dos mais permet de réaliser concrètement les conséquences du réchauffement climatique.
Une montée des eaux a des conséquences variées :
Or, cette montée des eaux semble inéluctable. Ci-dessous un marégraphe qui illustre la montée des eaux au port de Brest. Les mesures effectuées au cours des 300 dernières années par le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine) indiquent une élévation d’environ 30 cm.
Au-delà de la montée en elle-même, ce qui inquiète, c’est l’accélération. Elle était d’environ 0,88 mm/an au début du XVIIe siècle, et atteint aujourd’hui 2,75 mm/an.
La Bretagne est une région particulièrement à risque en raison de sa dimension agricole et de son territoire largement composé de littoral. Cela implique donc une adaptation rapide et ambitieuse afin de lutter efficacement contre le changement climatique. Gestion des ressources, adaptation des infrastructures, répartition de l’eau (potable notamment), atténuation des sécheresses dans les espaces urbains et dans les terres…
L’idée ? Un plan ambitieux, cohérent, efficace, et ce le plus tôt possible. Pour le moment, des actions pour lutter contre le changement climatique sont lancées, mais la cadence devrait être accélérée pour être à la hauteur de ce qui nous attend. C’est le même constat à l’échelle de la France. Reste donc à voir ce qui se passera dans les prochains mois.
Phare du Pontusval sur la pointe de Beg-Pol, commune de Brignogan-Plage. crédit photo : Job Nicolas
💡Pour aller + loin :
Étape 1
Inscription en 8 minutes
Ouvrez votre compte directement dans notre app mobile
Étape 2
Confirmez votre identité
Filmez-vous et votre pièce d’identité européenne en cours de validité.
Étape 3
Votre compte est validé
Vous pouvez utiliser votre RIB et votre carte virtuelle immédiatement.
Étape 4
Carte envoyée gratuitement
Votre carte en bois ou plastique recyclé arrivera chez vous sous 10 jours ouvrés.
Étape 1
Inscription en 8 minutes
Ouvrez votre compte directement dans notre app mobile
Étape 2
Confirmez votre identité
Filmez-vous et votre pièce d’identité européenne en cours de validité.
Étape 3
Votre compte est validé
Vous pouvez utiliser votre RIB et votre carte virtuelle immédiatement.
Étape 4
Carte envoyée gratuitement
Votre carte en bois ou plastique recyclé arrivera chez vous sous 10 jours ouvrés.