Recyclabilité : quels sont les enjeux pour demain ?

Qu’entend-on par recyclage ? 

Recycler, ce n’est pas seulement trier et gérer des déchets (incinérer, éliminer, etc…). En effet, il ne s’agit pas simplement de mettre des emballages cartons dans la poubelle de tri, le verre dans le bac dédié et le reste dans la poubelle du tout venant. Cela va plus loin.

L’enjeu principal du recyclage consiste à traiter les déchets de produits arrivés en fin de vie (bouteilles, emballages, habits, etc…) afin de réintégrer tout ou partie de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Autrement dit ? Faire du neuf avec du vieux. 

Bon à savoir : le verre est par exemple le matériau parfait pour le recyclage. Comme le précise l’ADEME, il se recycle à 100% et à l'infini. Il peut ainsi être réutilisé pour la fabrication de nouveaux flacons, pots, ou bouteilles.

Pour aller plus loin : Quelles sont les matières qui se recyclent le mieux ?

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Pourquoi recycler est-il important ? 

Le recyclage est directement lié aux enjeux environnementaux.

Il s’agit de limiter l’usage des ressources naturelles (talc, gypse, sable alluvionnaire, calcaire, andalousite, kaolin, sable siliceux, diatomite, pierres de construction, etc…) afin de les préserver et de réduire notre impact sur les écosystèmes en France et dans le monde.

L’enjeu est donc double : consommer moins, consommer mieux. 

Lorsque l’on prend du recul sur le sujet, on se rend donc compte que recycler mieux c’est aussi réduire nos émissions de gaz à effet de serre (ceux liés à l’extraction des matériaux, aux transports, etc…). Un petit exemple pour mieux cerner les enjeux : le recyclage de l'aluminium nécessite jusqu'à 95% moins d'énergie que la production de nouvel aluminium à partir de minerai. 

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Top 5 des matériaux les plus recyclables

1. Le verre : c’est un matériau robuste, durable et qui peut être recyclé à l’infini sans perdre en qualité ou en pureté. D’ailleurs, la première collecte sélective de verre a eu lieu en France en 1974. Un sujet qui est donc enclenché depuis quelques années déjà.

2. Le papier : c’est également un matériau qui se recycle de mieux en mieux, bien que certaines contraintes soient à prendre en compte (type d’encre, film plastique, etc…). Recycler le papier c’est préserver les arbres, nécessaires pour la production de papier neuf, or les forêts sont au cœur des enjeux environnementaux. 

3. Le plastique (PET) : aujourd’hui, il existe en France des filières efficaces pour recycler ce matériau. Et cela tombe bien puisqu'il est partout dans notre quotidien (emballage ménagers, emballages industriels et commerciaux, automobile, BTP, équipements électriques, etc…). L’enjeu est plutôt que les produits soient bien intégrées dans les filières de tri. Selon la Fondation Ellen Mac Arthur, plus de 150 millions de tonnes de déchets plastiques flottent sur les océans. Et cette masse pourrait doubler d'ici 2050.

4. Le métal : cela comprend par exemple les canettes. Ces dernières sont recyclables à 100 %. Elles peuvent également être recyclées indéfiniment. Mieux, la transformation des canettes d’aluminium usagées en nouvelles canettes permet de baisser la consommation d’énergie de 95 % par rapport à la production de canettes à partir de matériaux vierges.

5. Le carton : en poids, cela représente à peu près 22% des emballages ménagers en France mis sur le marché en France chaque année. C’est aussi 1,1 million de tonnes, donc beaucoup. En 2020, le taux de recyclage de ces emballages en papier-carton mis sur le marché est de 64%. Une bonne performance mais un point qui peut encore être amélioré.

Bon à savoir : on aurait pu citer d’autres exemples de matériaux qui se recyclent bien aujourd’hui dans l’hexagone (le bois, la matière organique, les véhicules hors d’usage, les piles, etc…)

Pour aller plus loin : 10 astuces pour limiter ses déchets à la maison

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Quel est l’impact environnemental des matériaux non recyclables ?

Considérable. Oui, mais encore ? 

Tout d’abord, la liste des déchets non recyclables est très longue. Voici un aperçu non exhaustif : couches jetables, emballages en polystyrène, plastiques non-recyclables, serviettes en papier souillées, mouchoirs en papier, gobelets en plastique à usage unique, styromousse, piles alcalines, produits chimiques toxiques, etc.. En toute logique, étant donné la grande diversité de matériaux non recyclables, il est difficile de chiffrer précisément leur impact.

Les conséquences peuvent être variées. 

Produits chimiques toxiques libérés dans l'atmosphère, dans l’eau, dans la terre, pollution de l’environnement, risques pour la faune et la flore, etc… Ce dernier point est un élément qui a été largement relayé médiatiquement. Et pour cause, il est très parlant visuellement. Cela fait échos d’une part au 7ème continent (le tristement célèbre continent de plastique) mais aussi à ces nombreuses photos d’animaux morts parce qu’ils ont confondu du plastique avec de la nourriture.

À retenir : l’enjeu est aussi bien pour les matériaux non recyclables (afin de développer des filières adaptées) que pour les matériaux recyclables (améliorer la technologie pour tendre vers du 100% et surtout s’assurer que les matériaux parviennent bien jusqu’aux filières de tri).

Pour aller plus loin : Réduire nos emballages : le vrac et la consigne

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Les 5 étapes clés des filières de tri en France

C’est un processus complexe qui dépend du matériau, de la technologie choisie, de la filière, du pays. En France, cela repose en général sur 5 étapes : 

• Collecte : Les matériaux sont collectés auprès des ménages, des entreprises, des administrations et autres lieux de vie. Cela peut se faire via ce que l’on appelle de la collecte sélective, la collecte en vrac (par exemple les poubelles de matière organique installées dans les rues de Paris) ou encore de la collecte en points de dépôt (pour le verre par exemple).

• Tri : Les matériaux récupérés sont ensuite acheminés dans un centre afin d’être triés en fonction de leur type et de leur qualité.

• Traitement : Les matériaux sont traités. Cette étape peut se faire de manière organique (par exemple produire un engrais ou un carburant), mécanique (via une machine) ou chimique (par exemple en séparant les composants). Cela peut inclure à la fois le nettoyage, le broyage, la fusion ou d'autres processus spécifiques en fonction du matériau.

• Transformation : Les matériaux sont transformés afin de devenir à nouveau de la matière première, qui sera ensuite utilisée pour fabriquer de nouveaux produits. 

• Distribution : Ce nouveau matériau est vendu à des fabricants de façon à ce qu’ils puissent fabriquer et mettre sur le marché les produits.

Bon à savoir : Selon les filières et le niveau de recyclabilité du matériau, les étapes peuvent être parfois plus complexes et plus nombreuses. Le processus est également différent d’un pays à l’autre, parfois même d’une région à l’autre.

Pour aller plus loin : Découvrez le top des pays qui recyclent le plus

Quels sont les 3 autres avantages insoupçonnés du recyclage ? 

On pourrait en citer mille mais on a choisi de rester sobres. Voilà trois autres avantages incontournables du recyclage : 

• Économie d'énergie : on l’a évoqué avec quelques exemples dans cet article, recycler nécessite souvent moins d’énergie que la production de nouveaux matériaux à partir de matières premières. Un combo magique.

• Création d'emplois : déployer le recyclage implique de créer de nouvelles filières adaptées et donc de générer de l’emploi.  C’est une façon directe de stimuler l’économie locale et d’agir et de créer de la valeur.

• Sensibiliser à l'environnement : Le recyclage est un élément sur lequel chacun peut agir directement. C’est une façon de montrer l’impact que l’on peut avoir et de donner envie à tous d’agir pour la transition écologique. Cela fait par ailleurs partie de ces fameux éco-gestes qui peuvent être mis en place facilement dans son quotidien.

Pour aller plus loin : Découvrez les principales difficultés du tri et du recyclage du plastique

3 idées reçues sur le recyclage

Quelques idées fausses circulent. 

Explications pour ne plus tomber dans le panneau :

• La contamination : c’est quand des matériaux non recyclables ou contaminés sont mélangés aux matériaux recyclables. Cela peut paraître anodin mais cela vient interférer avec la filière de tri et donc réduire son efficacité. Par exemple, le PLA (un matériau fabriqué à partir de maïs et qui ressemble à du plastique). Ce dernier est souvent intégré dans les filières de recyclage, tout simplement parce qu’il est presque impossible de le distinguer du plastique à l'œil nu. Malheureusement, son recyclage est différent et il vient donc interférer avec le recyclage classique. 

• Le coût : on peut penser qu’il est plus coûteux de collecter, trier, transformer que de produire via des matières premières “neuves”. Pourtant, cette affirmation est souvent fausse. Par ailleurs, au-delà du coût il est important de tenir compte des impacts environnementaux et du fait qu’à terme certaines ressources naturelles ne seront plus disponibles (ou en quantité trop limitées).

• La complexité : beaucoup pense que c’est difficile. On ne sait pas quel produit trier, comment, mettre dans quelle poubelle, etc… Et pour cause, il y a beaucoup d’informations à connaître. La solution est d’accélérer la sensibilisation et de faciliter la compréhension par tous des méthodes à appliquer. Pour cela, il est important de continuer à sensibiliser tous les publics.

A noter toutefois que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, et donc que la réutilisation des matières, ainsi que l’éco-conception, sont à favoriser aujourd’hui si on veut agir durablement sur l’impact de nos déchets.