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Face au réchauffement climatique, la ville de Marseille sera-t-elle vivable en 2050 ? Canicule, montée des eaux, quels dangers la menace ?
Aujourd’hui, on va zoomer sur la métropole de Marseille, deuxième plus grande ville de l’hexagone (avec plus de 870 000 habitants en 2023). Au travers de son fonctionnement et des services qu'elle rend à la population, la ville de Marseille rejette 200 000 tCO2e (tonne équivalent Co2) par an. Quelles sont les répercussions de ce changement à l’échelle de la métropole ? Quelles implications pour les habitants ? Quelles sont les politiques publiques mises en place à l’heure actuelle ?
On vous dit tout dans cet article.
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ouvrir mon compteLa question n’est pas : le réchauffement climatique va-t-il avoir un impact sur Marseille mais à quelle échéance et dans quelle proportion ? Sur cet aspect, en général, trois éléments sont au cœur des débats : température, jours de chaleurs, canicules. On décortique cet aspect.
Entre 1976 et 2005, la température moyenne enregistrée à Marseille était autour de 15 °C. À titre de comparaison, elle était également de 15°C à Nice en revanche cela descend à 13°C à Bordeaux. Il y a donc de légères différences selon les zones géographiques, au sein même de notre pays.
Et qu’en sera-t-il en 2050 ? Pour observer cette projection, on se base sur les résultats partagés par l’AFP. Le média lui-même s’est basé sur des données de Météo France ainsi que sur les différents scénarios proposés par le GIEC (optimiste, intermédiaire, pessimiste). Cela permet ainsi d’avoir un ordre de grandeur. Alors, verdict ? D’ici 2050, il est possible que la température augmente entre +1,1 °C et +2,3 °C. Les variations sont donc conséquentes, et forcément à la hausse. Or toute augmentation a un impact colossal sur l’environnement, les hommes, les espèces présentes sur place.
Bon à savoir : Avec une augmentation de 2°C à l’échelle mondiale, le GIEC estime que les répercussions seraient apocalyptiques. Pénuries d’eau, extinction des espèces, malnutrition, explosion du nombre de phénomènes extrêmes (cyclones, tornades, tsunamis, etc…)... Bref, des choses que l’on préférerait éviter.
Pour rappel : on parle de jour anormalement chaud quand la température est supérieure à 5°C de plus à celle enregistrée en moyenne dans la région.
Au début des années 2000, il y avait environ 19 jours anormalement chauds par an à Marseille. Et en 2050 ? Comme vous pouvez le voir sur le tableau ci-dessous, ce nombre pourrait être entre 39 et 74 par an. Plus du triple dans le pire des cas. Cela représenterait l’équivalent de 2 mois de l’année. Un changement conséquent, qui aurait un impact sur la biodiversité locale et sur le bien-être des habitants.
Pour rappel : une canicule est un phénomène météorologique où l’on enregistre une température de l’air anormalement élevée par rapport aux moyennes de saison, et ce pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Autrement dit ? C’est directement lié au point plus haut.
Au début des années 2000, on enregistrait en moyenne 31 nuits caniculaires par an à Marseille. Et en 2050 ? D’après les estimations on peut s’attendre à en vivre entre 47 et 71 par an. Un volume largement plus important. Cela engendrerait des conséquences très importantes, notamment sur les personnes les plus fragiles (enfants, personnes âgées, etc…).
Comme toutes les villes, Marseille s’est doté récemment d’un plan Climat Air Énergie Territorial (CAET). Celui-ci a évolué au fil des années et correspond dans les grandes lignes à la directive donnée à l'échelle nationale.
Elle a ainsi réalisée sur les données 2009 un Bilan Carbone® « Patrimoine et Services » sur les émissions de GES liées à son patrimoine et l’ensemble de ses activités. Quel est le résultat ? Les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Ville de Marseille s’élèvent à environ 200 000 tonnes équivalent CO2 (tCO2e) par an. C’est l'équivalent de 61 500 allers-retours en avion Paris-New-York.
C’est à partir de ce bilan que la ville à pu définir son plan climat avec un objectif précis. C’est le Plan Climat Territorial dont on vous parle juste après.
La ville adopte son premier Plan Climat Territorial en 2008, puis le met à jour en 2012 pour adapter les ambitions et le plan d’action. Sa volonté est double :
Ce plan est constitué de plus de 200 actions et 5 axes :
Et le résultat ? Nous avons trouvé un bilan complet réalisé en 2012 (donc 4 ans après le premier plan climat). Ce dernier détaille toutes les actions mises en place, les avancées, les axes d’amélioration. À cette date, la ville était à la moitié de son objectif pour la réduction des consommations énergétiques et un tiers pour la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Une belle première avancée. En revanche, nous n’avons pas trouvé de bilan complet en 2020, donc à la fin de la date définie dans le plan Climat Territorial.
Tout d’abord, un point. Ce plan intègre la ville de Marseille dans une aire géographique plus grande, il est donc difficile de comparer l’ambition par rapport au plan précédemment défini par la ville. D’ailleurs, mieux se projeter, voici deux chiffres :
Un écart conséquent qui s’explique à la fois par la période mais également par le périmètre analysé. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, la démarche est donc plus globale et s’étend sur le territoire. C’est une bonne nouvelle puisque cela signifie que les efforts vont globalement dans le même sens.
Revenons-en donc à ce plan Climat Énergie de la métropole Aix-Marseille-Provence. Ce dernier a été adopté à l’unanimité en Conseil métropolitain du 16 décembre 2021. Il a été co-construit avec les partenaires économiques, environnementaux, les collectivités territoriales ainsi que certains organismes spécialisés.
Ce plan Climat Énergie c’est 100 actions, 13 axes, un horizon à 2050 et surtout 5 objectifs :
La métropole a identifié plusieurs facteurs de risque :
Les enjeux sont forts et les impacts multiples. Aujourd’hui, il est impossible de prévoir l’avenir avec exactitude, mais une chose est certaine : le climat sera totalement différent et la métropole va ainsi devoir adapter de nombreuses choses. Les chantiers ont déjà démarré, de nombreuses actions sont mises en place. Ce sont de bons signaux pour la suite. Il faudra voir cependant si les actions mises en place sont suffisantes au vue des enjeux (donc les impacts sont régulièrement revus à la hausse par les scientifiques du monde entier).
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