Changement climatique : où sera-t-il confortable de vivre en 2050 ?

Comment définir les zones agréables à vivre ?

D’abord, qu’entend-on par vivre confortablement ? Il y a des critères objectifs et analysés scientifiquement (les températures, les phénomènes extrêmes, risques sur la santé, etc…) mais aussi les critères plus subjectifs. Dans cette partie, on va s’intéresser à l’approche scientifique du sujet.

Un indice qui définit le risque pour le corps humain

Il y a une manière objective d’analyser la qualité du climat et du lieu ou l’on va habiter. Il s’agit tout simplement de regarder les conditions météorologiques afin de savoir si elles sont adaptées à ce que le corps est capable d’endurer (température, humidité, etc…).

Pour cela, il existe notamment deux indicateurs incontournables :

• L’indice de chaleur (heat index en anglais). Et plus concrètement ? L’indice de chaleur est un mix entre température de l'air ambiant et humidité relative à l'ombre.
• Le wet bulb (ou la température du thermomètre mouillée). En d’autres mots ? Ce dernier permet de définir la température la plus basse d'un objet ou d’un corps qui se refroidit lorsque l'humidité s'évapore de celui-ci. Et en plus simple ? Cela permet de mesurer la capacité du corps humain à se refroidir lors d'un temps chaud et/ou humide. Au-delà, le risque de mort devient réel.

💡 Bon à savoir : Les dernières études scientifiques montrent qu’un wet bulb de 31°C serait la limite létale pour l’homme. Les données varient selon les sources mais cela donne une bonne idée du référentiel pour éviter de mettre en danger la santé des hommes.

Les critères pour définir les endroits où il fera bon vivre ?

Au-delà de l’aspect purement survie, il y a également d’autres éléments à prendre en compte d’un point de vue confort. Voici une liste non exhaustive des critères qui peuvent alors être observés :

• Les conditions météorologiques au sens large
• Le cadre (ville ou campagne)
• Les aspects quotidiens (agriculture à proximité, zones touristiques, etc…)

Libre à chacun de définir ici les critères qui sont prioritaires pour lui.

Rentrons maintenant dans le vif du sujet.

À quoi ressemblera la carte d’Europe en 2050 ?

L’EEA (Agence européenne de l’environnement) est l’équivalent de l’ADEME mais à l’échelle européenne. C’est un organisme, créé en 1994 qui a vocation à œuvrer pour la préservation et la surveillance de l'environnement européen.

Cette agence a donc réalisé dernièrement une projection de ce à quoi pourrait ressembler l’Europe en 2050, selon deux scénarios. Pessimistes et optimistes. Ce sont bien évidemment des projections, mais visant à se rapprocher le plus possible de ce que l’on pense pouvoir devenir réalité, au vue des données scientifiques actuelles.

Voici ce qu’il faut retenir :

• L'ensemble de l’Europe pourrait être affectée par les principaux risques climatiques (sécheresses, inondations, feux de forêt, élévation du niveau de la mer, etc…).
• Le changement climatique est bel et bien en cours et va s’aggraver (même si les efforts mondiaux sont à la hauteur des objectifs définis). Ces derniers seront en revanche largement atténués. Il est donc encore et toujours important d’agir.
• Les phénomènes météorologiques extrêmes et les risques liés au climat (vagues de chaleur, inondations, sécheresses, feux de forêts, etc…) deviendront plus fréquents et plus intenses dans de nombreuses régions.
• Les écosystèmes seront durablement et largement impactés. On fait ici référence non seulement à l’aspect économique mais également à la santé et au bien-être des personnes.

Voici un aperçu d’un des impacts du réchauffement climatique, avec la population qui vivra en zones côtières en 2100.

Source : European Environment Agency - Climate change impacts in Europe

Sur cette carte, on peut voir un aperçu des populations qui seront probablement touchées par les inondations côtières, qui auront lieu jusqu'à 6 m au-dessus du niveau moyen actuel de la mer selon les zones. Ce qu’il faut en retenir ? Si rien n’est mis en place au niveau structurel, de nombreuses zones seront inondées, et de façon permanente.

Moins rassurant encore, les inondations temporaires de ces mêmes zones causées par des niveaux de mer extrêmement élevés pourraient se produire plus tôt. Les raisons ?C’est un effet combiné (élévation du niveau moyen de la mer, vagues, ondes de tempête, etc…)

Bref, nos littoraux vont changer. Les conditions météorologiques vont évoluer sur l’ensemble des territoires. Une grande majorité des populations seront affectées. Et d’ailleurs, qu’en sera-t-il en France ? Regardons ça.

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Ce que l’on vivra en France au quotidien

La France, en toute logique, ne sera pas épargnée. Mais dans quelle mesure ? Quelles seront les régions où il sera encore agréable de vivre ? Regardons ces points dès maintenant.

Le climat en France en 2050

En France, comme dans la majorité du globe, les conséquences du réchauffement climatique se voient et se vivent déjà aujourd’hui. On bat déjà chaque jour de tristes records (nombre de jours sans pluie, nombre d’inondations, ampleur des feux de forêts, etc…).

Pour être plus précis, en 2019 par exemple, une augmentation de chaleur au-dessus de la normale avait été constatée pendant plus de dix mois. Les scientifiques s’accordent à dire que la montée de chaleur est inévitable. Elle pourrait d’ailleurs dépasser les 50°C dans certaines régions.

Voici un aperçu de ce que l’on peut s’attendre à vivre :

• Incendies en série dans l’ensemble des régions
• Assèchement des nappes phréatiques et sécheresses (ponctuelles et sur le long terme)
• Fonte & disparition de la plupart des glaciers en montagne  (comme la fameuse mer de glace)
• Prolifération des algues sur les côtés (comme on peut déjà le voir en Bretagne)
• Contamination de façon plus fréquente de l’eau potable (et traitements plus complexes)
• Inondations des zones côtières dûes à la hausse du niveau de la mer  et des océans
• Pertes économiques sur certains secteurs (tourisme, agriculture, technologie, etc…)
• Risques sanitaires et risques en termes de santé (fortes chaleurs, humidité, virus, etc…)

Pour résumer, certains disent que le climat de Paris en 2050 pourrait être proche de celui de Canberra (en Australie) à l'heure actuelle. Cela donne une bonne idée des changements qui vont (et sont en train de) s’opérer.

Source : Barnes Mont-Blanc - La Mer de Glace à Chamonix

Les phénomènes extrêmes en France en 2050

Voici d’ailleurs une carte des impacts observés ou à venir en France d’ici 2050. On y voit les phénomènes les plus attendus (baisse de l’enneigement, cyclones, submersions, inondations, îlots de chaleur, crues, feux de forêts, etc…).

Source : Save4Planet - Réchauffement climatique : où vivre en France en 2050 ?

4 chiffres qui font (légèrement) froid dans le dos :

• Selon les données de l’EEA, la France pourrait connaître des pics extrêmes de températures allant jusqu’à 55°C (à ce jour le record était au maximum de 46°C).
• En 2050, les sécheresses pourraient s’étaler sur 4 mois par an (vs 2 en moyenne aujourd’hui). On vient d’ailleurs d’avoir un petit aperçu en France en mars 2023, avec plus de 26 jours sans pluie. Une sécheresse intervenue à un moment clé : les premiers mois de l’année étant ceux qui permettent de recharger les nappes phréatiques.
• Dans les stations des Alpes, il serait nécessaire d’utiliser plus de 40% de neige artificielle pour continuer à ouvrir les lieux (selon une étude de l’Irstea Grenoble et Meteo France)
• 1 million de français seront victimes chaque années des inondations

Les 5 régions où il fera bon vivre en France en 2050

Il y a peu de projections à ce jour sur le climat en France en 2100. En revanche, de nombreux organismes se sont amusés à imaginer notre pays en 2050. Voici une sélection des zones qui seront à priori les plus agréables en terme de cadre de vie et de climat :

• La Bretagne : Cette région devrait faire partie des plus épargnées en termes de chaleur et d’augmentation des températures. Elle bénéficie d’un climat plus propice, en raison de sa proximité avec l’Océan Atlantique. Les experts s’accordent à dire que cela pourrait devenir la région la plus peuplée d’ici 30 ans (et également un must d’un point de vue touristique).
• La Normandie : Déjà attractive aujourd’hui, particulièrement pour les Franciliens, cette région va voir sa cote augmenter. Elle permettra de bénéficier d’un environnement naturel varié et doux. Le climat sera plus agréable qu’ailleurs, l’agriculture y sera plus répandue et les produits locaux facilement accessibles.
• Les Yvelines : Cette destination va devenir privilégiée pour les Franciliens. Elle bénéficie de sa proximité avec la capitale et de températures qui seront plus clémentes. Ce sera l’occasion de prendre un bol d’air à la campagne, sans aller trop loin. La Seine sera un îlot de fraîcheur avec baignade possible et les forêts seront les nouveaux spots incontournables.
• La Côte d’Azur : On privilégie ici Nice, Cannes et l’arrière pays provençal à Marseille. Attention cependant, le rythme des saisons aura changé. On préfère y aller à Pâques et à la Toussaint plutôt qu’en été, où les chaleurs sont difficilement soutenables. Ce sera donc une région prisée pour les vacances, légèrement moins pour la vie à l’année.
• La Bourgogne : Cette région verra les températures évoluer vers un climat plus méditeranéen. Elles bénéficie par ailleurs d’un cadre varié et propice au bien-être (vignes, forêts, lacs, etc…). Des villes comme Dijon ou Mâçon ou encore Beaune vont ainsi devenir incontournables.

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