Tout comprendre aux enjeux des émissions de CO2 des voitures

Quel avenir pour la voiture thermique en France ? 

À priori, on ne les verra plus très longtemps. 

En 2035, la vente de voitures thermiques (donc avec moteur à combustion qui fonctionnent en brûlant des carburants fossiles comme l'essence ou le diesel) devrait être interdite en France (mais aussi dans l’Union Européenne). L’électrique va donc, de fait, devenir la norme. D’ailleurs, ces nouveaux véhicules représentent déjà près de 13 % des ventes de voitures en 2022 en France. Et ce chiffre augmente chaque année. Alors, est-ce une bonne nouvelle pour la planète ? Pas si sûre. Explications.

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Quels leviers pour réduire l’impact CO2 des voitures ? 

Pour réduire l’impact des transports, plusieurs pistes sont possibles : 

• l’adoption de nouvelles technologies plus bas-carbone

• la création d’infrastructures adaptées (notamment pour la recharge de véhicules électriques)

• la création de nouvelles unités de production d'énergies renouvelables.

Pour ce qui est des voitures (en faisant le focus sur un usage individuel), le GIEC préconise de se tourner vers les véhicules électriques à batterie (BEV). Autrement dit ? Les véhicules électriques. Attention quand même. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat précise qu’il y a des risques liés à la production de batteries (qui nécessitent l’usage de ressources non renouvelables). Il faut donc opérer une transition, donc en tenant compte de ces enjeux. Pas simple.

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Est-ce un bon choix de passer des véhicules thermiques aux véhicules électriques ?

Pour y répondre, nous nous basons sur les données partagées par Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des transports. Ce dernier a fait une analyse poussée des principales études disponibles pour la France (10 à date) et les a résumé avec le tableau ci-dessous : 

Pour résumer, en moyenne sur les 10 études, les émissions seraient divisées par 3 si le parc était constitué uniquement de véhicules électriques. Si on regarde avec une vision plus large le cycle de vie du produit, l’impact d’une voiture thermique est environ 220 gCO2e/km alors que celui d’une voiture électrique est de 70 gCO2e/km. Selon les hypothèses, ces chiffres varient largement. En revanche, il faut noter que la solution électrique est toujours émettrice de moins de CO2. 

Aurélien Bigo conclut par un point essentiel “quand la voiture est nécessaire, y'a plus qu'à (!) aller autant que possible dans ce sens !”. À ce point, on rajouterait cependant qu’il faut alors opter pour un véhicule léger. Dernier élément, ces réflexions rejoignent ce que disait le GIEC dans le volet 3 : « Les véhicules électriques alimentés par de l’électricité bas-carbone offrent le principal potentiel de décarbonation des transports terrestres, en analyse de cycle de vie ».

Qu’en est-il du différentiel d’impact entre les véhicules électriques et thermiques dans le reste du monde ? 

Au global, c’est mieux dans l’immense majorité des cas (comme par exemple en Allemagne où la baisse est estimée entre -25% et -60% d’émissions de CO2). 

Notons ici que le mix énergétique du pays est un élément clé à prendre en compte. En France, nous avons l’avantage d’avoir une énergie bas carbone (grâce notamment à notre stratégie historique sur le nucléaire). Ce n’est pas le cas de tous les pays, certains se basant par exemple majoritairement sur le charbon (très émetteur en CO2). C’est pour cette raison qu’en Inde, en Pologne ou dans certaines régions de Chine, l’impact d’une flotte composée à 100% de véhicules électriques (vs les véhicules thermiques) serait négatif. Cela reste cependant très minoritaire.

Bon à savoir : à l’échelle de la planète, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) estime que l’électrique est en moyenne 2 fois moins émetteur que le thermique dès aujourd’hui.

Pour aller plus loin : Comment réduire l’empreinte carbone des transports ?

Les véhicules autonomes ont-ils plus d’impact CO2 ? 

Sujet qui fait l’objet de nombreux débats. Nous n’allons donc pas donner notre avis mais simplement lister les avantages et inconvénients évoqués par les experts de ce thème. 

Les avantages des véhicules autonomes

• Ils sont pour la plupart équipés d’un moteur électrique et non thermique (élément qui pourrait même devenir obligatoire dans certains endroits)

• La technologie utilisée permet d’optimiser le freinage et l’accélération et donc d’atteindre de meilleures performances en termes d'éco conduite

• Le développement du platooning (on parle en français de “circulation de véhicules en peloton”) et donc l’optimisation des intersections pourraient être de bon moyen de réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre

Les limites des véhicules autonomes

• La technologie embarquée (radars, lidars, ordinateur de bord, etc.) implique de nombreuses émissions (que ce soit pour la fabrication mais aussi pour l’usage ensuite du produit)

• Les infrastructures externes (antennes 4G et probablement 5G, data centers, etc.) nécessaires au bon usage de ces véhicules est également très énergivores.

• L’allongement des distances et l’étalement urbain (rendu possible par le confort plus grand permis par ces nouveaux véhicules - cela fait échos au scope 4 sur les émissions évitées)

• Le report modal vers la voiture (ou le fait de délaisser les transports en commun au profit de ces voitures autonomes qui permettent une grande liberté)

Bon à savoir : Pour creuser le sujet, foncez lire le rapport du Forum Vies Mobiles « Le véhicule autonome : quel rôle dans la transition écologique des mobilités ?”

Ces données prennent-elles en compte la fabrication des voitures elles-mêmes ? 

C’est une question qui revient très souvent.

Oui, la fabrication d’une voiture électrique émet plus de gaz à effet de serre que la fabrication d’une voiture thermique (en tout cas pour le moment). La différence est d’ailleurs importante puisqu’elle est de plus de +50%. La raison ? La fabrication de la batterie. 

En revanche, pour avoir une vision pertinente, il faut regarder l’ensemble de la durée de vie. À l’usage, une voiture électrique utilisée en France émet jusqu’à 15 fois moins qu’une voiture thermique. Le moteur est plus efficace, l’électricité utilisée plus sobre. Autrement dit ? Si on regarde que le point de départ (la fabrication), une voiture électrique a plus d’impact. Si on fait une photo plus large et que l’on regarde l’impact global, une voiture électrique aura moins d’impact qu’une voiture thermique.

Bon à savoir : Pour un véhicule thermique, les 3/4 des émissions de gaz à effet de serre sont liés à l’usage des voitures (donc au fait d’utiliser des énergies fossiles). Pour un véhicule électrique, les trois quarts des émissions proviennent de la fabrication du véhicule.

Pour aller plus loin : Comment réduire ses émissions lors des trajets au travail ?

Impact environnemental des fortes émissions de CO2

Les fortes émissions de CO2 provenant des voitures ont de nombreux effets néfastes sur l'environnement. L'un des principaux effets est le réchauffement climatique. Le CO2 est considéré comme un gaz à effet de serre, ce qui signifie qu'il piège la chaleur dans l'atmosphère et contribue au réchauffement de la planète.

Le réchauffement climatique a des conséquences graves, telles que l'élévation du niveau de la mer, les événements météorologiques extrêmes et la perturbation des écosystèmes. Il est donc crucial de réduire les émissions de CO2 pour atténuer ces effets et préserver notre planète.

En plus du réchauffement climatique, les fortes émissions de CO2 ont également un impact sur la qualité de l'air que nous respirons. Lorsque les voitures brûlent des carburants fossiles, elles libèrent non seulement du CO2, mais aussi d'autres polluants tels que les oxydes d'azote et les particules fines.

Ces polluants peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine, tels que des problèmes respiratoires, des maladies cardiovasculaires et des allergies. Réduire les émissions de CO2 des voitures contribue donc également à améliorer la qualité de l'air et à préserver notre santé.

Pour aller plus loin : Pourquoi les événements climatiques seront-ils plus extrêmes demain ?

En conclusion, les fortes émissions de CO2 provenant des voitures ont un impact significatif sur l'environnement, contribuant au réchauffement climatique et à la détérioration de la qualité de l'air. Il est essentiel de prendre des mesures pour réduire ces émissions et opter pour des voitures à faibles émissions de CO2.

Avantages des voitures à faibles émissions de CO2

Les voitures à faibles émissions de CO2 offrent de nombreux avantages, tant pour l'environnement que pour les conducteurs. Voici quelques-uns des principaux avantages de ces voitures éco-responsables :

• Réduction de l'impact environnemental : Les voitures à faibles émissions de CO2 réduisent l'empreinte carbone et contribuent à atténuer les effets du changement climatique. En optant pour une voiture à faibles émissions, vous contribuez à préserver la planète pour les générations futures.

• Économies de carburant : Les voitures à faibles émissions de CO2 sont généralement plus économes en carburant, ce qui se traduit par des économies à long terme pour les conducteurs. Une consommation réduite de carburant signifie également moins de dépenses pour le conducteur.

• Performance et puissance : Les voitures à faibles émissions de CO2 ne sacrifient pas la performance pour l'efficacité énergétique. De nombreux modèles modernes offrent une excellente puissance, une accélération rapide et une conduite en douceur.

• Réduction des émissions de polluants : En plus de réduire les émissions de CO2, les voitures à faibles émissions contribuent également à réduire les émissions de polluants tels que les oxydes d'azote et les particules fines. Cela améliore la qualité de l'air et réduit les risques pour la santé.

• Technologie innovante : Les voitures à faibles émissions de CO2 utilisent des technologies innovantes telles que l'électrification, l'hybridation et la propulsion à piles à combustible. Ces technologies en constante évolution permettent des avancées significatives en matière d'efficacité énergétique et de réduction des émissions.

En choisissant une voiture à faibles émissions de CO2, vous contribuez à préserver l'environnement, à réaliser des économies de carburant, à profiter de performances de qualité et à améliorer la qualité de l'air. Ces avantages font des voitures à faibles émissions de CO2 un choix judicieux pour les conducteurs soucieux de l'environnement.

Types de voitures à faibles émissions de CO2 - hybrides, électriques et piles à combustible à hydrogène

Il existe plusieurs types de voitures à faibles émissions de CO2 sur le marché, chacune avec ses propres caractéristiques et avantages. Voici les principaux types de voitures à faibles émissions :

• Voitures hybrides : Les voitures hybrides combinent un moteur à essence ou diesel avec un moteur électrique. Ces voitures utilisent le moteur électrique pour assister le moteur à combustion interne, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions de CO2. Les hybrides sont parfaits pour ceux qui cherchent une transition en douceur vers une technologie plus respectueuse de l'environnement.

• Voitures électriques : Les voitures électriques fonctionnent entièrement à l'électricité et ne produisent aucune émission directe de CO2. Elles sont alimentées par des batteries rechargeables et offrent une autonomie de plus en plus élevée. Les voitures électriques sont idéales pour les conducteurs qui souhaitent une mobilité sans émissions et une réduction significative de leur empreinte carbone.

• Voitures à pile à combustible à hydrogène : Les voitures à pile à combustible à hydrogène utilisent l'hydrogène comme source d'énergie pour produire de l'électricité. Elles ne produisent que de l'eau comme sous-produit, ce qui en fait une option très propre et respectueuse de l'environnement. Bien que les voitures à pile à combustible à hydrogène soient encore relativement rares, elles offrent un potentiel prometteur pour l'avenir de la mobilité durable.

Chaque type de voiture à faibles émissions de CO2 a ses propres avantages et inconvénients. Le choix dépendra de vos besoins, de votre style de conduite, de votre budget et de la disponibilité des infrastructures de recharge dans votre région.

Facteurs à considérer lors du choix d'une voiture à faibles émissions de CO2

Lorsque vous choisissez une voiture à faibles émissions de CO2, il est important de prendre en compte certains facteurs pour trouver la meilleure option pour vous. Voici quelques facteurs clés à considérer :

• Autonomie : Si vous optez pour une voiture électrique, l'autonomie est un facteur important à prendre en compte. Assurez-vous que l'autonomie de la voiture répond à vos besoins quotidiens et que vous avez accès à des points de recharge à proximité.

• Coût : Le coût global de possession d'une voiture à faibles émissions de CO2 est également un facteur important. Prenez en compte le prix d'achat, les coûts de recharge ou de ravitaillement en carburant, les coûts d'entretien et les éventuelles incitations financières ou subventions disponibles.

• Infrastructure de recharge : Si vous optez pour une voiture électrique ou à pile à combustible à hydrogène, assurez-vous qu'il existe des points de recharge ou de ravitaillement en carburant accessibles dans votre région. Une bonne infrastructure de recharge facilite l'utilisation quotidienne de votre voiture.

• Performance et confort : Ne négligez pas les aspects de performance et de confort lorsque vous choisissez une voiture à faibles émissions de CO2. Assurez-vous que la voiture répond à vos besoins en termes de puissance, d'accélération, de confort de conduite et d'équipements.

• Fiabilité et durabilité : Vérifiez les avis des propriétaires et les évaluations des voitures à faibles émissions de CO2 pour vous assurer de choisir un modèle fiable et durable. La durabilité est importante pour minimiser l'impact environnemental à long terme.

En tenant compte de ces facteurs, vous pourrez choisir la voiture à faibles émissions de CO2 qui correspond le mieux à vos besoins et à vos préférences.

Incitations gouvernementales et réglementations pour les voitures à faibles émissions de CO2

De nombreux gouvernements et organismes de réglementation dans le monde ont mis en place des incitations financières et des réglementations pour encourager l'adoption de voitures à faibles émissions de CO2. Ces incitations peuvent prendre différentes formes, telles que des subventions à l'achat, des exemptions fiscales, des réductions de péages ou des avantages de stationnement.

Les incitations gouvernementales visent à rendre les voitures à faibles émissions de CO2 plus abordables et attrayantes pour les consommateurs. Elles peuvent également encourager les constructeurs automobiles à développer et à produire davantage de voitures respectueuses de l'environnement.

En plus des incitations financières, de nombreuses réglementations ont été mises en place pour encourager la réduction des émissions de CO2 des voitures. Par exemple, certains pays ont fixé des normes d'émission spécifiques que les constructeurs automobiles doivent respecter. Ces réglementations stimulent l'innovation et encouragent les constructeurs à produire des voitures plus propres et plus éco-efficaces.

Il est important de se renseigner sur les incitations gouvernementales et les réglementations spécifiques dans votre pays ou votre région afin de profiter des avantages financiers et des opportunités liées aux voitures à faibles émissions de CO2.

FAQ : Topo sur les émissions de CO2 de votre véhicule

Comment connaître les émissions C02 de son véhicule ?

C’est un document qui apparaît obligatoirement sur la carte grise (ou certificat d'immatriculation) de votre véhicule. Pour le découvrir, rendez-vous dans la rubrique V. 7.

Comment calculer les émissions de CO2 d’un véhicule ? 

Ainsi, 1 litre de Diesel émet 2640g de CO2. Il vous suffit ensuite de multiplier par la consommation de votre voiture. Une voiture Diesel qui consomme 5 litres/100km émet 5x2640/100 = 132g de CO2/km. Les chiffres sont un peu différents pour une voiture essence.3 nov. 2020

Quel taux de CO2 sont associés au barème critair ?

Pour rappel, Crit'air, c’est la taxe malus sur les véhicules polluants. L’objectif de l’Etat à travers cette démarche ? Inciter les propriétaires de ces véhicules à changer pour opter pour une version plus verte et moins polluante. Pour les véhicules relevant du nouveau dispositif d'immatriculation, le calcul se fait selon le barème CO2-WLTP (défini dans l’article L421-62 du code des impositions sur les biens et services). 

Voici un aperçu des chiffres clés : 

Tarif par véhicule (en €)

Inférieures à 117

0

118

50

119

75

120

100

Supérieur à 193

60 000

Emissions de dioxyde de carbone (en g/ km)	Tarif par véhicule (en €)
Inférieures à 117	0
118	50
119	75
120	100
Supérieur à 193	60 000

Les voitures émettent d’autres gaz que le CO2 ? 

Tout à fait. Les gaz d'échappement des voitures contiennent aussi d'autres polluants (oxydes d'azote (NOx), particules fines, etc…). Ces derniers peuvent notamment avoir un impact sur la qualité de l’air (et donc sur la santé des hommes).