Végétaliser les villes : un enjeu essentiel pour un avenir durable

Végétalisation urbaine : quels avantages ?

La présence de végétation dans les villes apporte de nombreux bienfaits :

• Renouveler l'air pollué des zones urbaines : les arbres et végétaux absorbent en effet une partie des particules polluantes et les transforment en oxygène. Cela contribue ainsi à l’amélioration de la qualité de l'air pour les habitants. La végétation joue également un rôle dans la dépollution de l'eau et du sol. Cela permet par exemple de prévenir les inondations en absorbant l'excès d'eau lors des fortes pluies.
• Améliorer le cadre de vie et la santé des habitants : Des études ont prouvé que vivre à proximité d'espaces verts a un impact positif sur le bien-être physique et moral. Réduction du stress, de l'anxiété… La mise en place d’espaces verts favorise également les activités physiques, ce qui contribue à la santé de chacun.
• Créer des lieux de rencontre et d’échanges : Il est rare de discuter sur un trottoir, en marchant dans la rue. En revanche, ça l’est moins d’échanger avec la personne assise sur le banc à côté, avec ce promeneur qui balade son chien, cette famille qui joue à la pétanque, ou ce groupe de sportifs qui parcourt des kilomètres.

Quelles sont les limites de la végétalisation urbaine ?

La principale limite est l’espace.

C’est un des sujets les plus complexes à gérer d’un point de vue urbanisme. En effet, aménager la ville, attribuer un espace à un sujet plutôt qu’à un autre, c’est aussi le refuser à d'autres. Construire une route plutôt qu’un jardin, un parc plutôt qu’un jardin, un équipement sportif plutôt qu’une librairie… Bref, les Mairies ont la responsabilité de trouver le meilleur compromis, celui qui est cohérent au vue des enjeux à venir mais également des attentes de ces citoyens.

Il est par ailleurs complexe de créer de nouveaux parcs dans un espace urbain déjà dense.

6 astuces pour accélérer la végétalisation des villes

Maintenant que nous avons compris les bienfaits de la végétalisation urbaine, il est temps d'explorer les différentes façons de mettre en œuvre cette pratique de manière efficace et durable.

• Créer des espaces verts : C’est la première étape. L’idée ? Agrandir, créer, démultiplier les espaces verts dans la ville. Cela peut prendre la forme de parcs (mais c’est souvent limité par l’urbanisme déjà présent) ou alors des petits îlots installés à différents endroits (toits végétalisés, murs végétaux, carrés de verdure autour des arbres, place bétonnées qui deviennent des lieux de nature, etc…). Le petit plus ? Au-delà de la température, c’est aussi l’occasion de proposer une expérience plus agréable aux citadins.
• Engager les habitants : Un bon levier peut également être d’impliquer les habitants. Il est possible de leur mettre à disposition des jardins partagés, de distribuer des hôtels à insectes, de favoriser la plantation d’arbres et plantes pour celles et ceux qui ont un espace extérieur, et bien d’autres choses encore. Il est par exemple possible de proposer un permis de végétaliser, permettant de planter des fleurs et plantes directement sur les trottoirs. L’autre avantage ? Cela leur permet de prendre part à la création d’une ville qui leur ressemble.
• Choisir les espèces locales : Dans le processus de végétalisation, il est essentiel de favoriser des espèces végétales locales, que l’on retrouve déjà dans le milieu naturel de ce département ou cette région. D’une part, c’est une façon de s’assurer qu’elles sont adaptées aux conditions climatiques de la région. D’autres part, cela permet de ne pas créer d'interférence avec d’autres espèces et risquer d’en voir disparaître.
• Adopter des pratiques d'entretien adaptées : Beaucoup de villes ont déjà franchi ce cap. Il s’agit ici d’entretenir les espaces verts en prenant en compte les enjeux environnementaux (taille douce des arbres, fauchage tardif des prairies, utilisation d'eau de pluie pour l'arrosage, arrêt total de l'utilisation de pesticides, etc…). C’est également une démarche positive d’un point de vue sanitaire vis-à-vis des habitants.
• Intégrer la végétalisation dans les plans d’urbanisme : La Mairie a pour mission de définir les règles d’urbanisme. C’est un levier conséquent pour favoriser l’introduction d'espaces verts. Elle peut ainsi faire le choix d’imposer l’arrêt de l'artificialisation des espaces naturels, l'utilisation de matériaux durables et écologiques pour les constructions neuves et rénovations, demander l’intégration d’espaces verts pour les logements collectifs, et bien d’autres choses encore. C’est une façon d’agir à la fois à court terme mais aussi à long terme.
• Sensibiliser les parties prenantes : Les villes, pour bénéficier du soutien dont elles ont besoin, peuvent également choisir de sensibiliser et mobiliser les citoyens. Cela peut se faire via des campagnes de communication, des événements communautaires, des ateliers de jardinage, des expositions, des votes participatifs, et bien d’autres initiatives.

Merci Raymond : un acteur qui oeuvre depuis des années pour la végétalisation de nos villes

Merci Raymond est un collectif qui œuvre depuis plusieurs années à la végétalisation des villes, à commencer par Paris. L’entreprise a ainsi contribué à la mise en œuvre de plus de 600 projets depuis sa création : toits végétalisés, agriculture urbaine, création d'îlots de fraîcheur, réaménagements de friches en parcs et jardins...

Nous citons cet exemple mais de nombreux autres acteurs (associations, mairies, entreprises, etc…) contribuent chaque jour à changer les choses de façon à rendre les villes plus agréables à vivre. Ils sont tous à soutenir à 300%.

Végétalisation des villes : l’exemple de Paris

Un bilan peu réjouissant en 2023

Pour le moment, le tableau n’est pas encore parfait. La capitale française habrite de nombreux ilôts de chaleur et est considérée comme une des villes les plus vulnérables aux températures extrême pour les années à venir. Heureusement, la Mairie en a bien conscience et commence à réfléchir à de nouvelles solutions pour s’adapter à la hausse des températures actuelle et à venir.

Le plan climat de Paris à horizon 2050

La Mairie de Paris a mis en place un plan climat détaillant plus de 500 mesures sur des thématiques variées (bâtiment, transports, énergie, alimentation, déchets, cadre de vie, mobilisation, finance, etc.). Dans les différents piliers évoqués, il y en a un qui nous concerne particulièrement pour cet article : “verdir et rafraîchir la ville pour faire face à la hausse des températures”.

4 axes pour rafraîchir Paris

La Mairie de Paris à prévu de se concrétiser sur 4 axes :

• Arriver jusqu’à 40% du territoire en surfaces perméables végétalisées d’ici 2050
• Rendre accessible au public au moins 300 îlots et parcours de fraîcheur à Paris d'ici 2030
• Constitution d'un canevas de petites forêts urbaines à Paris d’ici 2050
• Ouvrir gratuitement au public des sites de baignade comme au Bassin de la Villette depuis 2017 ou dans le lac Daumesnil à partir de 2019

Ce sont de bons points de départ. De nombreuses autres mesures auraient pu être imaginées, et le seront peut être à terme. Utiliser une peinture blanche sur les sols et certains toits, prévoir des ombrages (éphémères ou permanents selon les lieux, utiliser la brumisation pour absorber la chaleur, penser les constructions de façon à favoriser la circulation du vent, repenser les logements de façon à diminuer l’usage de climatisation, etc...).

Des villes forcément plus vertes demain

Aujourd’hui, la végétalisation est un levier largement privilégié pour faire baisser la température dans les villes. Elle a également l’avantage de rendre l’air plus respirable et de préserver la biodiversité. En revanche, c’est une solution parmi d’autres. Pour répondre aux enjeux de demain, les mairies et agglomérations devront combiner toutes les actions possibles afin d’obtenir des résultats adaptés. Les enjeux sont forts, les mesures devront être à la hauteur. La bonne nouvelle ? Les choses bougent, et c’est bon signe.