Qu’est-ce que l’agriculture régénératrice ?

Une agriculture de conservation des sols

L’agriculture régénératrice repose sur les principes de l’agriculture de conservation des sols. Elle s’étend non seulement aux grandes cultures, mais à toutes les formes de production aussi. La production agricole, dans le cadre d’une démarche régénératrice vise, avant tout, à préserver la vie et la structure du sol. Ce qui touche l’ensemble des populations de micro-organismes, tels que les champignons et les vers de terre.

Aussi, cette approche inclut la protection continue des sols aux moyens de couverts végétaux permanents, afin de les protéger des rayons ultra-violets et de la sécheresse. De plus, elle offre la possibilité de lutter contre les pathogènes, les mauvaises herbes et les pressions d’insectes. Enfin, elle consiste à favoriser la diversité des espèces cultivées dans des rotations longues, pour une agriculture résiliente et équilibrée.

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Une agriculture régénératrice différente de la permaculture et de l’agroécologie

Son objectif de régénération des sols distingue l’agriculture régénératrice de la permaculture et de l’agroécologie. Pour cause, la permaculture vise à créer un système durable en harmonie avec les écosystèmes naturels et les règles d’interdépendance. Elle relève de techniques agricoles permettant de maintenir la fertilité du sol sans utiliser des produits phytosanitaires.

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L’agroécologie, quant à elle, souligne que les systèmes sociaux et écologiques sont indissociables. Cette technique requiert des connaissances écosystémiques plus approfondies. C’est la forme d’agriculture qui se rapproche le plus de celle régénératrice dans la mesure où elle fait appel à des méthodes similaires. En réalité, une démarche de régénération correctement mise en œuvre va au-delà de la simple préservation de la qualité des sols. Elle se sert tout simplement des ressources internes du sol afin d’en améliorer la productivité.

À noter que la dégradation des sols est un sujet très sérieux, sachant qu’il se manifeste à un rythme accéléré. À titre d’illustration, l’Europe a perdu 30 millions d’hectares entre 1961 et 2003. Aujourd’hui encore, ce phénomène constitue un réel enjeu environnemental pour la planète.

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Une opportunité d’implication pour les entreprises de l’agroalimentaire

L’agriculture régénératrice se présente comme une opportunité d’implication pour divers acteurs. Elle permet aux agriculteurs d’ajuster leurs approches agricoles en fonction de la réalité technico-économique de leurs exploitations. D’ailleurs, les entreprises agroalimentaires sont de plus en plus nombreuses à développer une agriculture régénérative. Pour cause, elles sont conscientes des bénéfices qu’elles peuvent tirer d’une image liée à la préservation de l’environnement et des biens communs.

Une agriculture à tendance systémique

L’agriculture régénératrice considère l’ensemble des interactions et des liens entre les différents éléments du système agricole (plantes, animaux, sols, climat, etc.). En effet, elle a pour objectif de trouver des solutions qui prennent en compte l’ensemble du système de gestion agricole dans sa complexité. Ce qui permet d’optimiser les pratiques agricoles et de favoriser une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.

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Les différentes pratiques en agriculture régénérative

Aujourd’hui, plusieurs modes de production permettent de se lancer dans l’agriculture régénératrice. Ils sont tous favorables à la conservation de la biodiversité, à la fertilisation et à la lutte contre l’érosion des sols agricoles.

Le respect de la structure originelle du sol

L’agriculture régénérative fait appel aux techniques adaptées de non-labour dans le cadre de la réduction du travail du sol. Il est à noter que le labour fréquent endommage le système racinaire des sols et la matière organique. Pourtant, c’est dans les premiers centimètres du sol que se trouve la majeure partie du carbone stocké. Le non-labour permet ainsi de renforcer la fertilité des sols et d’optimiser leur teneur en carbone.

La rotation des cultures

Comme son nom l’indique, cette pratique consiste à cultiver successivement différentes espèces végétales sur une même parcelle de terrain. Ce qui implique de sélectionner les cultures en fonction de leurs propriétés de lutte contre les nuisibles, de leurs besoins nutritionnels et de leurs interactions bénéfiques avec le sol.

Les rotations de cultures plus diversifiées et plus longues favorisent l’infiltration de l’eau en faisant varier la longueur des zones d’enracinement. La structure du sol est ainsi améliorée.

L’agroforesterie

L’agroforesterie concerne l’association d’arbres avec des cultures ou de l’élevage au sein d’une même parcelle. Cette approche offre de multiples avantages, tels que :

• L’optimisation de la qualité et de la rétention de l’eau
• La préservation de la biodiversité
• Le stockage du carbone
• La diversification et l’amélioration de la productivité des terres agricoles
• La restauration de la fertilité des sols grâce à l’apport de biomasse

À titre d’exemple, les agriculteurs qui pratiquent l’agriculture régénérative peuvent mettre en œuvre une plantation de haies. Ce procédé leur permet de protéger les champs de l’érosion.

La mise en œuvre des cultures intermédiaires

Pendant la période d’interculture qui se situe entre la récolte d’une culture principale et le semis de la culture suivante, il est possible de mettre en place des cultures intermédiaires. Cette approche permet non seulement de fixer l’azote, mais aussi d’améliorer le bilan humique d’une exploitation agricole.

L’amélioration de la gestion des troupeaux

En élevage, l’agriculture régénératrice se concrétise par l’utilisation des leviers d’optimisation pour la gestion du troupeau. À titre d’exemple, il est judicieux de privilégier une alimentation locale, d’installer un pâturage tournant dynamique, ou d’agrandir l’espace dédié aux prairies.

L’utilisation d’engrais verts et compost local

Pour une fertilité pérenne, la plus simple des solutions consiste à enrichir le sol sans toucher aux engrais chimiques. Il est ainsi possible d’obtenir un taux d’humus important pour une hygrométrie stable et optimale.