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Les labels sont partout sur les étals mais tous ne se valent pas. Tour d’horizon des labels alimentaires pour bien choisir ce qu’on met dans nos assiettes.
4 Français sur 5 pensent qu'une alimentation variée, saine et équilibrée est le critère le plus important pour préserver leur santé. Mais comment départager le bon grain de l’ivraie, une fois dans les rayons du supermarché ou devant les étals du marché ?
Les labels et certifications peuvent nous aider. Ils s’appuient sur des cahiers des charges qui garantissent la qualité du produit, d’un point de vue environnemental, sanitaire ou encore du respect de la tradition. D’AB à Label Rouge, ils sont censés couronner les meilleurs produits.
Il suffit souvent de regarder les packagings pour retrouver le logo des différents labels. Les marques mettent en avant ce genre d’information. Et pour cause : c’est un très bon argument marketing.
Pour ceux qui préfèrent les applications comme Yuka ou Open Food Facts, il faut savoir qu’elles prennent aussi en considération ces labels. Yuka donne ainsi 10 points sur 100 aux produits bio.
Commençons par le plus connu de tous : le label AB pour “agriculture biologique”. Créé en 1985 par le ministère de l’Agriculture, il certifie que les denrées sont à 95 % d’origine biologique et sans pesticides ou engrais chimiques.
Ce label interdit l’élevage en cages et limite d’autres pratiques comme les caillebotis. Il existe depuis 2009 au niveau européen, avec le même cahier des charges. Près de 60 000 exploitations sont labellisées aujourd’hui. C’est le label le plus courant dans les rayons “bio”.
Son cahier des charges – et notamment ses manques – est critiqué. Par exemple, les OGM sont autorisés (à très petites doses), aucune règle ne régit la taille des exploitations (ce qui autorise les exploitations de taille industrielle). Par ailleurs, des pratiques anti-écologiques telles que les serres chauffées, le transport des marchandises en avion ou encore la culture dans des zones désertiques nécessitant d’importantes quantités d'eau issues des nappes phréatiques ne sont pas interdites.
D’autres certifications ont donc fait leur apparition pour challenger AB, avec des cahiers des charges plus drastiques. C’est le cas de Demeter, de Bio Cohérence ou encore de Nature & Progrès, qui, en plus d’exiger que les denrées alimentation soient bio et qu’aucun intrant chimique ne soit utilisé, interdisent les OGM, limitent la taille des exploitations et n’acceptent pas la mixité bio/non-bio sur la parcelle. Ces labels font par ailleurs preuve d’une vigilance accrue à propos du bien-être animal (interdiction de l’écornage et de la castration par exemple).
💡En savoir plus : découvrez les 10 aliments qu'il faut absolument manger bio
Récemment, on a vu naître de nouvelles certifications, surfant sur la vague du bio… avec des cahiers des charges bien moins exigeants.
C’est le cas de la certification Haute valeur environnementale, créée en 2010. Destinée à reconnaître les « les exploitations agricoles engagées dans des pratiques particulièrement respectueuses de l’environnement », elle promeut la réduction de l’usage des pesticides et des engrais de synthèse (plutôt que l’interdiction), autrement dit une “agriculture raisonnée”.
C’est une certification qui se développe à grande vitesse ces dernières années, ce qui est facilité par son cahier des charges allégé par rapport à celui du label AB : cela concerne 30
000 exploitations en 2022 contre 2000 en 2019.
Elle est toutefois controversée à cause de ce cahier des charges très peu restrictif . Dans son épisode de juillet 2023, Sur Le Front d’Hugo Clément s’attaque à cette problématique pour montrer la face cachée et les détournements pour greenwashing de cette certification. En effet, dans le reportage, on voit qu'il st rare de se faire refuser la certification, même sans modifier ses pratiques d'exploitation et en utilisant des produits pesticides ou en nourrissant son élevage avec de la nourriture non biologique.
À côté de HVE, on retrouve la certification “Zéro Résidu de Pesticides” (ZRP) lancée en 2017 par des agriculteurs passés au bio mais qui avaient encore des hectares en conventionnel et souhaitaient les valoriser.
Aujourd’hui, les produits certifiés ZRP sont très présents chez votre vendeur de surgelés préféré par exemple. Sa promesse : 0,01 milligramme de pesticides à l’arrivée. Contrairement au bio, l’utilisation de pesticides n’est pas interdite : elle est simplement limitée.
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ouvrir un compteUn autre label bien connu garnit un certain nombre des packagings : le Label Rouge qui garantit la qualité supérieure d'un produit en termes de production, de goût et de sécurité alimentaire. Créé en 1965, il est aujourd’hui largement répandu, donnant lieu à plus de 400 cahiers des charges, différents selon les produits (de la baguette de pain au sapin de Noël en passant par la volaille). C’est a priori un gage de qualité – même si tous les cahiers des charges ne se valent pas. Par ailleurs, plusieurs labels garantissent les savoir-faire régionaux, en France et au sein de l’Union européenne :
Ces labels permettent de garantir et soutenir les traditions et savoir-faire locaux à travers l’Europe.
Moins connu, le label Bleu Blanc Cœur entend encourager une meilleure alimentation des animaux, plus riche en oméga-3 (graines de lin, luzerne, lupin…) afin d’améliorer la santé animale et humaine, et lutter notamment contre les maladies de civilisation (maladies cardiovasculaires, cancers…). Mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre car les animaux en bonne santé en produisent moins. Viande, œufs ou encore biscuits : près de 3000 produits sont “tamponnés” Bleu Blanc Cœur.
Enfin, une dernière catégorie de label concernent le commerce équitable. Les produits labellisés FLO (Fairtrade Labelling Organizations), IFAT (International Federation for Alternative Trade) ou Max Havelaar par exemple promeuvent un type de commerce qui garantie des droits aux producteurs locaux (souvent issus de pays du Sud).
Les labels sont nombreux et, régulièrement, des petits nouveaux font leur apparition. Il faut être vigilant face à cette nuée de labels, bien qu’ils soient très souvent utiles.
Si les labels peuvent aider à choisir le bon produit, tous ne se valent pas. Le label AB est différent du label HVE, par exemple : le cahier des charges du premier est plus contraignant que celui du second. Le label HVE peut être vu comme une étape avant le passage en agriculture biologique.
Par ailleurs, tout label n’est pas digne de confiance. Par exemple, le label MSC Pêche durable, censé valider les pratiques piscicoles les plus responsables, certifie la pêche au chalut qui détruit la biodiversité marine.
Les largesses de son cahier des charges sont souvent décriées, notamment par l’ONG Bloom dirigée par Claire Nouvian ou l’application Yuka. La pêche industrielle (dont le chalutage en eau profonde) représente plus de 80% des volumes certifiés MSC, contre moins de 10% pour les pêches à faible impact. Ce n’est donc pas le label le plus fiable, bien au contraire.
💡Pour aller + loin : Bien-être animal : qu'est-ce que c'est et comment le respecter ?
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